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Photo du rédacteurManon Verloot

Mazira, la petite ânesse

Mardi soir, Brahim m'envoie cette photo :

Je ris, je ne comprends pas trop, et à la fois je suis déjà attendrie par cette petite peluche sur pattes qui se trouve dans le coffre de notre voiture ! Mais qui est-ce ?! Brahim est étonné que les filles (woofeuses) ne m'en aient pas parlé ...


Je demande donc des explications ! 😁 Les filles sont d'abord hyper heureuses d'apprendre que Brahim ait pu la ramener à l'écurie ! Ensuite, Manu m'explique :


"Un jour en se promenant totalement par hasard sur la paroi d'une colline jonchée de cactus, le destin nous conduit vers un endroit un peu plus touffu avec des branches épineuses recouvertes de tas de grands herbes séchées. Nous apercevons qqch hors du commun, petit et immobile sous un arbre. Il s'agit d'un ânon ! Sa bouille me fait totalement craquer ! Je décide tant bien que mal de m'en approcher en enjambant le muret d'épines qui lui sert d'enclos. Je remarque vite qu'elle n'est pas en très bon état, maigre avec un poil dru et plein de nœuds... Puis en faisant le tour de l'animal et en continuant mon inspection je m'aperçois que cette petite chose est attachée à un antérieur avec une corde coupante, qui avec le temps lui rentrait dans la peau ! Son deuxième antérieur était recouvert d'un tissu très sale, attaché avec des ficelles ! J'en avais vraiment mauvais ! Pauvre bébé qui, avec la distance de la corde, ne pouvais faire que se coucher ou se mettre debout, mais jamais marcher ! Elle avait un petit fond d'eau dans un seau sale et c'est tout ! Ce jour-là, j'étais avec Alice et Ophélie qui me disaient de continuer, car on ne sait rien faire pour elle malheureusement... tant bien que mal, j'essaye de la quitter et de m'en faire une raison... mais c'était sans compter que toute la nuit qui succédait cette rencontre improbable, j'allais la passer en pensant très fort à elle !


Je décide d'y retourner le lendemain avec Ophélie. C'était une expédition à chaque fois pour aller la voir, tant le terrain était difficile d'accès. Ce jour-là, c'était plus fort que moi, c'était le jour de son sauvetage : je n'ai pas hésité une seconde à demander l'Opinel d'Ophé et me voilà partie dans une opération casi chirurgicale pour tenter de la libérer. Fils par fils, un par un, je réussis à couper les liens qui l'entravaient et qui lui coupaient la circulation sanguine au niveau du paturon. Arrivé au dernier lien j'avais des sueurs froides rien qu'en me concentrant à ne pas toucher sa peau avec le couteau. Pendant qu'Ophé montait la garde pour ne pas se faire choper "à sauver l'animal", j'arrive tant bien que mal à tirer la dernière corde qui était rentrée dans sa peau. Ouf ! Première étape réussie ! J'enlève également les vieux tissus humides qui macéreraient sur ses poils en me disant que si elle s'échappe, elle n'aura plus aucune contrainte sur elle !


Le jour suivant, le cœur battant, je retourne la voir et là, surprise, elle est tjs là ! Toute heureuse de pouvoir faire un peu le tour sur elle-même et ne plus avoir le pied gonflé à cause de la corde... Par chance, la plaie cicatrise bien ! Mais j'avais peur que les gens qui l'avaient attachée le découvrent et finissent par la rattacher... Les jours passent et mes sentiments grandissent envers cette petite ânesse... Les filles m'ont trouvées très courageuse d'avoir coupé ses liens et d'avoir pris la peine tous les jours qui ont suivi d'en prendre soin en allant la voir et en lui apportant de l'eau... c'est devenu tellement la mascotte de notre aventure que je décide de la baptiser en faisant un clin d'œil à Amazir : Mazira est née ! Je me concerte avec les filles qui ont tout de suite adhéré... Et nous voilà casi tous les jours après s'être occupée des chevaux à aller la voir et prendre soin d'elle... À tour de rôle, tantôt l'une, tantôt l'autre, on a pris la relève chaque jour pour aller la voir et lui donner de l'eau... C'était devenu notre petit rituel.... Jusqu'au jour où notre petit manège n'est plus passé inaperçu... Et du jour au lendemain elle n'était plus là... le choc ! Par chance, ce jour-là, un homme, nous voyant chercher dans le talus de cactus, nous indique son nouvel emplacement en nous disant qu'elle allait bien et qu'elle avait juste été déplacée... On s'était bien douté que les gens allaient s'apercevoir qu'elle n'était plus seule. De plus en plus, j'essayais exprès d'être moins discrète pour justement avoir l'espoir de rencontrer qqn et proposer un deal ou un moyen de lui offrir un meilleur avenir en allant chez vous par exemple, même si, il me restait cette étape cruciale, celle de vous en parler !


Un jour, j'arrive à le glisser dans une conversation avec Brahim... J'avais le soutien de toutes les filles ! J'étais devenue un peu comme sa marraine la bonne fée. Mais je pense qu'elle nous a toute touchée en plein cœur avec sa douceur et son petit caractère parfois malicieux en nous faisant des gros câlin quand on venait la voir... Petit bébé se mettait d'une certaine façon pour nous pousser avec son poitrail, sa tête par dessus notre épaule, quand on était accroupies devant elle. C'était comme si elle aussi, elle voulait qu'on la prenne dans nos bras... Instant magique et comique !


Les jours passent et j'avais de moins en moins espoir de trouver un moyen de la sauver et je ne voulais pas être trop insistante auprès de Brahim... C'est à ce moment là qu'on a hésité aussi à t'en parler, car on avait l'impression que si on avait pas de réponse de Brahim, le fait de te raconter tout ça, allait donner un sentiment d'impatience, comme si on perdait confiance en lui et qu'on se retournait donc vers toi par faire avancer les choses! On avait peur qu'il le prenne mal, j'espère que tu comprends plus ou moins notre raisonnement même si avec du recul maintenant, j'avoue, c'était un peu ridicule... Tu avais tout autant le droit de savoir et ton mot à dire sur la décision concernant l'avenir de cette petite...


Jusqu'au bout on y a cru, jusqu'au bout j'ai prié très fort, jusqu'au bout je ne lâchais rien, je tenais bon et je gardais espoir de tenir ma promesse, celle de ne pas l'abandonner et trouver une solution pour elle... Maintenant ma promesse est de ne jamais l'oublier ! Car grâce à Brahim qui a tenu parole et nos dons collectifs, Mazira est devenue le symbole de notre amitié dans cette merveilleuse aventure qui est celle d'Amazir Cheval..."


Personnellement, je suis très émue par cette histoire et super attendrie... hâte de rencontrer cette petite merveille !

Les filles n'ont pas pu rencontrer le propriétaire, mais Brahim s'en est chargé, de bouche à oreille, pour lui racheter l'ânesse.


Cette nuit, Brahim m'envoie cette vidéo... qui sera une merveilleuse surprise pour les filles je pense ❤

On peut y voir le moment où Brahim et Hamid ont été chercher Mazira pour la ramener aux écuries 😍



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